Newsletter Décembre 2025
Deux évènements viennent impacter la vie de Saint-Gervais en cette fin d’année : la fermeture de l’Ehpad des Myriams et la rupture soudaine du contrat de délégation de service public du tramway du Mont-Blanc. Ces deux évènements ont des conséquences pour toutes les personnes concernées : les patients des Myriams, le personnel en charge des soins et de l’entretien, les familles dont les anciens malades (souvent Alzheimer) sont déplacés, et les personnels de la compagnie du tramway du Mont-Blanc.
Sur l’Ehpad des Myriams il y aurait un livre à écrire comme la tristement célèbre saga d’Orpea , qui a tant choqué les Français. Tous les ingrédients d’un lent et inexorable pourrissement de la situation sont rassemblés sans que personne n’ait cherché ou ne soit parvenu à redresser la situation. L’Ehpad est née au début des années 2000 sous la tutelle des communes de Saint-Gervais et des Contamines, la commune de Saint-Gervais étant en partie propriétaire des lieux, dans un imbroglio immobilier complexe. L’établissement s’ouvre aux personnes atteintes d’Alzheimer en 2013, avec une capacité de 80 lits. La gestion est assurée par la société Docte Gestio à partir de 2014.
Très vite de nombreux dysfonctionnements apparaissent, avec de gros problèmes d’organisation et de manque de personnel, et des signalements de maltraitance remontent des familles ayant des parents dans l’Ehpad. Le mille-feuille administratif, qui dilue les responsabilités entre l’ARS (Autorité Régionale de Santé), le département et la commune, fait son œuvre , même si le Maire de Saint-Gervais est également Vice-Président du département. Malgré la gravité de la situation , les acteurs précités redonnent la main à Docte Gestio en 2019.
La situation ne cessant d’empirer, avec en plus des problèmes d’insalubrité des locaux, différents audits seront diligentés par l’ARS. Ils aboutiront in fine à la décision de fermeture de l’Ehpad, prise entre l’ARS et le département, pour la fin 2025.
Les patients séniors, atteints de lourdes pathologies de type Alzheimer, sont reclassés dans différents établissements du département. Certains d’entre eux voient leur santé se dégrader rapidement lorsqu’ils sont transplantés dans un ailleurs qu’ils ne connaissent pas, loin de leur famille.
Entre temps la société Docte Gestio, devenue groupe AVEC, est mise en liquidation judiciaire et les personnels sont licenciés avec la fermeture de l’établissement.
C’est donc un drame humain de grande ampleur qui s’est déroulé sous nos yeux.
Je pense que c’est un devoir moral et humain que la Commune prenne en main la situation , préempte l’établissement qui a été classé en établissement sanitaire dans le PLU de 2014, et reconstruise un Ehpad digne au bénéfice bien mérité des anciens de la Commune. La gestion de ce nouvel Ehpad devra être confiée à des professionnels sérieux et fiables, à l’issue d’un appel d’offre.
Sur la rupture brutale de la délégation de service public du tramway du Mont-Blanc, il y a vraiment de quoi s’étonner et s’inquiéter.
Cette rupture a été annoncée dans la presse début novembre , quelques jours seulement après l’inauguration des travaux de modernisation et de prolongement de la voie jusqu’au nid d’Aigle.
A cette occasion, tous les dignitaires présents , dont le Président du département et le Maire de Saint-Gervais, Vice-Président du département, avaient fait état de leur satisfaction quant au bon déroulement des travaux.
Or quelques jours après, le Président du département annonce dans la presse la rupture du contrat de délégation de service public . C’est à n’y rien comprendre. D’autant qu’il n’y a eu aucune démarche pour formaliser la rupture de ce contrat.
Je vois deux conséquences à ce coup : d’une part il va y avoir un lourd et couteux contentieux avec la compagnie du Mont-Blanc , actionnaire de la compagnie du tramway du Mont-Blanc, un contentieux de plus dans un environnement qui les accumule, et ce sont les Saint-Gervolains et les habitants du département qui en paieront la facture.
D’autre part on peut douter que le tramway du Mont-Blanc soit par la suite bien géré via une régie départementale, car ce n’est vraiment pas le métier du département de gérer en direct un outil de transport ferroviaire et les employés qui le font tourner. Il n’y a qu’ a voir les problèmes qui s’accumulent du coté du train du Montenvers ou le département a procédé récemment de la même façon . Les grèves et les dysfonctionnements sont très vite apparus et le moral de la troupe est au plus bas.
Il va donc falloir trouver une solution pérenne via une nouvelle délégation de service public qui concerne Saint-Gervais puisque le tramway est sur le territoire de Saint-Gervais , même si c’est le département qui a financé le tout.
